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Le clan Balkany a battu le rassemblement. Lundi soir, dans la salle du conseil municipal de Levallois (Hauts-de-Seine), les tribunes sont remplies de partisans du maire Patrick Balkany (divers droite) et de sa femme Isabelle, premiêre adjointe. Pour mener un projet immobilier, le maire veut faire voter une indemnité d'éviction commerciale de 75 290 euros à la société Netconnect, cybercafé désormais fermé, qui appartient à son fils, Alexandre Balkany, 23 ans. Elle est établie rue Danton, dans un local loué à la municipalité depuis août 2001, d'où les soupçons de favoritisme.

Ventriloque. Au moment de discuter ce point, le couple Balkany quitte la salle : "Cette affaire me concerne. Je ne participerai donc ni au débat ni au vote", justifie le maire. C'est le deuxiême adjoint, Jean-Yves Cavalini, qui dirige le "débat" : "Si ç'avait été pour Jacques Dupont, personne n'en aurait parlé, mais bon, allons-y." L'opposant de droite, le conseiller UMP, Loïc Leprince-Ringuet, ouvre les hostilités : "Le prix de la location me semble en deçà des prix du marché, je voudrais savoir sur quelles bases ont été calculées les indemnités." Tollé dans les tribunes. Un des supporteurs de Balkany imite le cri du cochon. Une dame lui demande de se taire. Il ferme la bouche, les cris continuent. Elle s'étonne : "Vous êtes ventriloque ? Mais c'est pas un cirque ici !"

Selon l'adjoint, la mairie s'apprête à faire une économie en indemnisant le fils du maire. "La société n'est plus en activité et Alexandre Balkany, qui détient la majorité des parts, s'apprêtait à céder son bail à la société Carrefour qui nous aurait demandé une indemnité largement supérieure." Encouragements dans le public : "Tiens bon, tiens bon !" Sous les huées, Leprince-Ringuet insiste : "Si la société n'est plus en activité, on doit l'expulser sans indemnités." Son voisin reçoit sur la tête une boule de papier. L'adjoint au maire coupe son micro. Il soupire : "Il est fatigant d'avoir toujours à se justifier. Le cybercafé est fermé, mais il suffit d'avoir un bureau et quelqu'un pour répondre au téléphone pour être considéré en activité." Applaudissements. On passe au vote. "Qui est pour ? Qui est contre ? Qui s'abstient ? La décision est acceptée." Le débat est clos, le couple Balkany revient dans la salle sous les applaudissements.