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"Lâcheté, bassesse", Daniel Cohn-Bendit n'a pas de mots assez durs pour qualifier la position de Laurent Fabius et de ses amis sur la Constitution européenne. "Je ressens de la tristesse qu'un homme politique qui avait une carrure européenne vienne de lâcher l'Europe par petits calculs politiciens", s'est emporté, hier, le président du groupe vert au Parlement européen. "Quelqu'un qui instrumentalise le débat européen n'a pas la carrure d'un président de la République." De toute façon, il juge qu'il n'atteindra jamais la fonction suprême : "Il n'aura jamais les voix proeuropéenne centristes", celles qui font une élection. "Son non va faire perdre la gauche. Moi-même, je ne voterai jamais pour un tel candidat." Et, dans un face-à-face avec Nicolas Sarkozy, le président du groupe vert proclame qu'il choisirait l'abstention.

Quelques heures plus tard, croisant la fabiusienne Pervenche Berês dans un couloir du Parlement à Strasbourg, il a de nouveau laissé éclater toute sa colêre : "Comment pouvez-vous faire une chose pareille ? C'est totalement irresponsable, surtout de ta part, toi qui as toujours soutenu le projet de Constitution européenne." Pervenche Berês tente de protester. Cohn-Bendit l'interrompt : "Je peux ressortir tout ce que tu as écrit et dit, et te mettre face à tes contradictions. Il faut tout faire pour vous empêcher d'arriver un jour au pouvoir. On ne joue pas comme ça avec l'Europe."

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