Escale à Kuala Lumpur

petronas Après 12 heures de vol sur Malyasian Airlines (compagnie recommandable mais légèrement moins agréable que Thaï Airways), arrivée à Kuala Lumpur (Malaysie) pour une escale de six heures trente.

Coup de chance ou hasard bien calculé, il faut au moins 6 heures d’escale aux passagers en transit pour avoir le droit de sortir de l’aéroport : on en profite pour aller visiter la ville, et ses fameuses tours jumelles Petronas, un temps les plus hautes du monde et théâtre du film “haute voltige”. On peut visiter gratuitement la passerelle entre les deux tours, mais la foule compacte attendant patiemment de pouvoir y pénétrer nous a incités à aller plutôt grimper dans la tour des télécommunications, à 500 mètres, deuxième plus haute tour de la ville et jouissant d’un panorama sur la ville et… les petronas towers.

Pour le reste, la ville est moderne et assez banale : pas indispensable. A noter : l’aéroport international possède un salon payant (Plaza Premium Lounge) fort agréable pour les correspondances supérieures à une ou deux heures : pour environ 20€, on profite d’un massage, de la presse internationale, de fauteuils confortables, et surtout internet, les bières et la nourriture sont disponibles à discrétion !

Arrivée à Nusa Dua

sunrise sunrise Dès l’arrivée à Bali, on remarque la douceur du climat, le sourire des balinais et le son du gamelan (xylophone local) : pour notre plus grand plaisir, il ne nous quittera plus.

Direction le novotel de Nusa Dua pour deux nuits de rêve : l’hôtel est magnifique, le petit déjeuner gargantuesque et varié, la plage tranquille. L’entrée en matière est alléchante…

Malgré cela, Nusa Dua est une zone réservée exclusivement aux hôtels de luxe pour touristes étrangers : confortable mais finalement assez peu balinais : on aura vite envie de se plonger plus avant dans la culture locale.

Bukit

On part en vadrouille dans la presqu’ile de Bukit : au sud de l’aéroport, la partie la plus méridionale de l’île est à quelques kilomètres de Denpasar, la capitale ; le point fort en est incontestablement Uluwatu : en haut d’une falaise vertigineuse, se trouve le Pura Luhur, un temple assez majestueux, peuplé d’une colonie de macaques chapardeurs.

En contrebas, la plage est un paradis pour les surfeurs aguerris : les vagues de taille respectueuses se brisent sur un plateau rocheux puis s’estompent au milieu de rochers assez hostiles… La petite crique de sable blanc (superbe et quasi déserte) n’est accessible qu’à marée basse : il faut passer par un interstice situé au milieu d’un bloc de rochers pour y accéder, et à marée haute le passage est immergé. Plus haut, un micro village possède un petit bar avec une vue imprenable, qui permet aux aficionados d’admirer les figures de style des sauvages “lascérateurs” d’eau salée, et aux midinettes d’admirer à distance la plastique de rêve des adonis suscités.

Salauds de surfeurs : se rappeler de faire un régime drastique et moult musculation pour espérer un jour leur ressembler…

Kuta

Kuta Quelques jours passés à l’hôtel Puri Tanah Lot (bien situé et abordable - 18€ -) nous permettent de visiter l’incontournable Kuta, paradis des surfeurs australiens, et de rencontrer Philippe, patron du nouveau restaurant “le resto français”[1] à Seminyak : il nous donnera de précieux conseils et nous invitera à sa soirée de lancement, ce qui nous permettra de rencontrer la communauté des expatriés français à Bali (environ 3000 membres, la première communauté étrangère de l’ïle) et d’apprendre beaucoup de choses sur le mode de vie local. Il nous a expliqué, par exemple, que la “ceremony” avant l’ouverture de tout commerce est obligatoire : aucun employé ne viendrait travailler dans un lieu qui n’aurait pas été “consacré” avant son ouverture et qui ne posséderait pas son propre temple ! Cela dure quelques heures, coute deux ou trois millions de roupies (133 à 200 euros) et consiste principalement en incantations du prêtre, musique et offrandes.

Après la première expérience laborieuse des commandes inversées sur une voiture de location (35$/jour) à Nusa Dua, je décide de louer un scooter (4€/jour : raisonnable, mais fortement déconseillé à ceux qui n’ont jamais fait de moto, à cause de la conduite à gauche, du trafic intense à Kuta, du sable sur la route, du relief de l’île, et surtout parce que la moto est assurée, mais pas le client !).

puri Thanah Lot Cap sur les villages de l’intérieur, et le temple de Tanah Lot, probablement le plus visité de l’île : dédié à la mer, il n’est accessible à pied qu’à marée basse. En fin de journée, beaucoup de touristes viennent admirer le fameux coucher de soleil dans l’axe du temple, visible sur moult cartes postales… qu’on ne peut pas voir en été, rotation de la terre oblige. Depuis le puri Tanah Lot, on peut apercevoir le temple d’Uluwatu : ce n’est pas un hasard, l’implantation des temples le long des côtes est calculée pour que depuis chaque temple on puisse apercevoir le suivant : Brahma, Vishnu et Shiva sont ainsi toujours accessibles. A propos d’hindhouisme, on pense inévitablement au Sar Rabindranath Duval, de Pierre Dac et Francis Blanche et leur sentence inoubliable “Sa Sérénité est en proie aux divinités contraires de l’Inde : Brahma et Vichnou. Brahma la guerre et Vichnou la paix.” On se régalera toujours autant à la lecture du texte intégral.

Ubud

Hotels

Alila Alila Je n’ai pas eu l’occasion de le visiter, mais la piscine de l’hotel Alila me fait fantasmer…

4 seasons J’ai pris un apéritif au four seasons sayan, et la vue est à couper le souffle ! Attention avant d’y séjourner : l’hôtel est signalé comme appartenant à la mafia Suharto avec un permis de construire illégal, des expropriations de terre, et il ne semble pas apprécié des balinais car construit trop près d’un temple. Je n’y ai dépensé que 10 euros pour deux cocktails, ouf !

Pendant notre séjour à Ubud, nous avons dû changer plusieurs fois d’hôtel, car la crémation royale (voir plus bas) a rempli la ville de visiteurs : nous avons dû nous glisser dans les maigres interstices disponibles au sein de planning chargés. Je vous conseille donc le Ting-Gading, le puri Asri, ou le Garden View Cottage (de charmantes australiennes nous ont fait visiter le jardin ainsi que leur bungalow : craquant !).

Les dieux habitent les volcans

Batur

Partis à trois heures du matin d’Ubud, après une heure de route (avec chauffeur), nous avons gravi le mont Batur (1700m, deux heures de trek, 700m de dénivelé). L’horaire matutinal permet d’assister au lever du soleil (qui a lieu autour de six heures trente) avec une vue dégagée des brumes dominantes le reste de la journée : sublime, forcément sublime. On peut apercevoir les monts Agung (sommet de Bali, 3142m) et Rinjani (3700m, sommet de Lombok, l’île voisine). Je sors la chambre 20x25cm, prends trois photos, et tout le monde est éberlué que j’aie pu monter un truc pareil (15 kilos et un fort beau gabarit) à cette altitude : je me garderai bien de préciser que c’est notre guide qui a porté le sac à dos…

Batur

Les macaques sont ponctuels au rendez vous quotidien du sommet : ils nous réclament leur obole, puis redescendent dès que les touristes en font de même. On entendra avec amusement un autre guide interpeller ses clients pour la descente d’un “c’est parti mon kiki” fort surprenant à 14.000 km de Paris ! (on vérifiera plus tard que les balinais sont doués d’une capacité de mimétisme fascinante : sans parler notre langue, ils sont capables de chanter “aline, c’est fini” ou bien “le déserteur” de Boris Vian sans problème (exemples vécus !).

Avant de descendre, on croisera un groupe de jeunes balinais venus recueillr de l’eau sacrée dans une grotte et faire une “ceremony”. Détail incroyable : malgré la lave et la pierre - pourtant particulièrement abrasifs -, l’un d’eux a effectué l’ascension pieds nus !

Crémation royale

cercueil J’ai assisté à un évènement rarissime : une crémation (pelebon en indonésien) royale d’un ampleur jamais vue depuis 20 ans à Bali. La cérémonie a duré toute une après midi et a rassemblé quantité de média (dont la télévision japonaise), des centaines de photographes et vidéastes professionnels, et une foule énorme de plusieurs milliers de personnes (15.000 selon les organisateurs).

préparation à la crémation Les préparations ont pris des mois (construction des tours, des “tobogans”, des sarcophages, de l’estrade, des offrandes, etc.). Par chance, en me perdant dans les rues d’Ubud, j’ai pu découvrir une rue fermée à la circulation où des hommes préparaient dans la joie le toit de l’espace de de crémation avec du bambou ; ils m’ont laissé les photographier, et m’en ont même remercié : que de différence avec l’hexagone, où tout un quidam intente un procès à un photographe des années cinquante parce qu’il croit apparaitre dans une de ses images, ou menace toute personne munie d’un appareil photo des pires foudres judiciaires !

cremation

Les cérémonies commencent par le transport de tous les éléments à travers la ville ; le morceau de choix est évidemment le déplacement de la tour la plus haute (32 mètres, 11 tonnes) : les 200 hommes qui se relaient ont fort à faire (il faudra en plus la secouer et la faire tourner pour s’assurer que l’esprit du mort ne revient pas errer sur les lieux).

feu Une fois tous les éléments rassemblés au temple (y compris un prince et une princesse adolescents en chaise à porteurs), après six heures de travail - le placement des taureaux sur l’estrade fut un peu chaotique -, la crémation peut enfin commencer car la lune pointe son nez (rien n’est laissé au hasard). Les deux magnifiques taureaux sculptés (bois et polystyrène, hauteur d’environ quatre mètres et poids approchant les deux tonnes chacun), contenant les corps des défunts partent en fumée. Selon la caste, cela peut aussi être des serpents, et d’autres animaux. Les corps sont emmitouflés dans un drap blanc, il n’y a aucune odeur (ils sont injectés de formol auparavant) mais parfois, lors des crémations collectives (moins élaborées), on voit parfois un membre dépasser du foyer : un peu macabre, non ? Pour abréger la durée de la crémation (“tout doit disparaître”), des bruleurs à gaz sont ajoutés une fois le feu pris : le bruit est un peu dérangeant, mais cela évite d’avoir à attendre plusieurs jours pour récupérer les cendres qui seront ensuite jetées à la mer.

Plus d’informations sur cette cérémonie dans la gazette de bali (journal français de Bali), Bali News Travel, et des images supplémentaires sur leur blog.

Dragons

Iguane Une visible au “Bali Bird Park” nous permettra d’admirer la flore et la faune (au Bali Reptile Park, voisin) des zones tropicales.

L’entrée est un peu chère (20$ par personne, hors de prix pour les balinais), mais on ne sera pas déçu. Ne ratez pas les iguanes, et le varan de Komodo, capable d’avaler un boeuf en quelques minutes ! On peut y voir également moult serpents, oiseaux de paradis, et les perroquets sont avenants : les enfants peut se faire photographier avec l’un d’eux au bras. Une maison traditionnelle de sumatra est présente, ainsi qu’un charmant café au milieu des oiseaux.

Chasse aux rizières

Jatiluwih 8x10 Jatiluwih Avant de quitter Ubud, j’ai demandé à Dolit[2], le gentil peintre de Kiliki de m’emmener en balade dans les rizières, et en particulier celles de Jatiluwih, probablement les plus belles de l’île. Pour 30€, j’ai pu disposer d’une voiture avec chauffeur, et d’un délicieux guide. Les rizières à Bali sont incroyablement sophistiquées : la gestion de l’eau, qui passe d’un parcelle à sa voisine en aval, selon des règles coopératives est tout simplement stupéfiante. Les herbicides et pesticides chimiques sont absents : pour lutter contre les vers et autres insectes nuisibles, on utilise… des canards ! Tout est manuel : le travail semble très pénible : les fermiers plantent les bottes de riz une par une, avec de la boue jusqu’aux genouX. Seul la récolte du riz est mécanisable : les balinais appellent les motoculteurs “vache japonaise”. Les délimitaions entre les parcelles, de simples cloisons de terre, servent aussi à se déplacer : les canards clopin-clopant à la queue leu-leu forment une vision assez cocasse.

Amankila À noter :
sur la route de Ubud vers Amed, en longeant la côte est, on peut faire une escale à l’hôtel Amankila, classé meilleur hotel du monde par condé-nast traveller en 2008 !
Il faut tout de même compter de 750$ à 2850$ la nuit pour pouvoir accéder au paradis…





Sous la plage, les galets (et les poissons)

Amed

Amed

A Amed, la vie est beaucoup plus calme : les balinais parlent très peu l’anglais, pas de distributeur de billet (prévoir du liquide avant d’y aller), les plages de sable noir sont occupées par les bateaux des pêcheurs : on est au bout de l’île et très loin de l’ambiance bruyante de Kuta. Séjour à Lipah, d’abord dans un bungalow à l’hôtel “le jardin[3], chez marie, une charmante française qui a tout quitté pour s’installer à Bali, puis ensuite au Coral View, plus chic et en bord de plage.

Plongée en 3D Les fonds sous-marins étant très réputés, impossible de résister au baptême de plongée, qui va se transformer rapidement en diplôme “PADI” - permettant de plonger en autonome à 18 mètres - au bout de trois jours de stage (avec support de cours à réviser tous les soirs, vidéos, questionnaires, etc.). La plongée à Tumlamen, à l’intérieur d’un cargo état-unien échoué depuis 60 ans est inoubliable…

Sanur

Une nuit au méridien de Sanur, proche de l’aéroport permettra un repos bien mérité, avant le retour vers le pavé parisien et ses têtes de cochon.


L’album complet des photos est visible sur Flickr

Notes

[1] Jalan Dyana Pura & Jalan Abimanyu 6XX 80361 Seminyak Kuta Bali +62 (0361) 732 971

[2] Adresse de Dolit : Br Triwangsa, Keliki, Tegallagang, Gianyar, Bali, tel : 081 55791433

[3] Lipah, Amed, Bunutan, tel. 62 (0360) 23507.