Dans l’Amérique de George Bush, le débat d’idées n’existe plus

Peu de temps avant que notre pays ne se lance dans l’invasion de l’Irak, Robert Byrd, l’un de nos plus anciens élus, sénateur de Virginie, prit la parole en séance et déclara : “Dans son ensemble, cette chambre garde le silence. Un silence terriblement inquiétant. On n’entend aucun débat, aucune discussion, aucune tentative pour présenter à la nation les arguments pour ou contre cette guerre particulière. Rien. Le Sénat des États-Unis reste passif et muet.” Pourquoi le Sénat gardait-il le silence ? En s’interrogeant sur l’apathie de la Chambre, Byrd formulait précisément la question que se posaient des millions d’entre nous : “Pourquoi la raison, la logique et la vérité semblent-elles jouer un rôle de plus en plus réduit dans la manière dont l’Amérique prend désormais les décisions importantes ?” Pour beaucoup d’Américains, ce recours persistant et systématique à la contre-vérité, en dépit d’évidences multiples, semble avoir atteint un niveau qui était jusque-là inimaginable. Un nombre croissant de nos concitoyens se demandent à haute voix : “Qu’est-il arrivé à notre pays ?” Nous sommes de plus en plus nombreux à tenter de comprendre ce qui a mal tourné dans notre démocratie, et comment nous pouvons y remédier. Pour prendre un second exemple, c’est la première fois dans l’histoire américaine que notre exécutif a toléré, voire encouragé l’usage de la torture pour les prisonniers de guerre, contrevenant ainsi à une interdiction établie pendant la guerre d’Indépendance par Georges Washington. Il serait trop facile – et trop partisan – d’en faire porter le blâme sur la seule politique du président George W. Bush. Nous sommes tous responsables des décisions prises par notre pays. Nous avons un Parlement. Un pouvoir judiciaire indépendant. Nous disposons de contre-pouvoirs. Nous sommes un État de droit. La liberté d’expression est inscrite dans notre Constitution. Notre presse est libre. Toutes ces garanties seraient-elles inopérantes? (…)

La démocratie participative et le débat d’idées menacés

Notre plus grand président, Abraham Lincoln, déclarait en 1838 – il était encore très jeune, tout comme les États-Unis : “C’est la raison, froide, calculatrice, dépourvue de passion, qui doit nous fournir à l’avenir toute matière nécessaire à notre subsistance et à notre défense. Il faut que ces outils soient fondés sur l’intelligence collective, un grand sens moral, et en particulier le respect de la Constitution et des lois.” La vérité, c’est qu’aujourd’hui la démocratie américaine est menacée - non par une idéologie particulière, mais par des changements sans précédent de l’environnement dans lequel les idées naissent et s’épanouissent, ou au contraire s’étiolent et meurent. Je ne parle pas de l’environnement au sens physique. Je veux parler de ce qu’on appelle la sphère médiatique ou la démocratie participative (…) Nos pères fondateurs connaissaient tout du forum romain et de l’agora de l’Athènes antique. Ils comprenaient également fort bien qu’en Amérique notre forum public serait une discussion continue sur la démocratie, à laquelle les citoyens participeraient individuellement, en communiquant le plus souvent à distance au moyen de la presse écrite. Les fondateurs insistaient tout particulièrement sur la nécessité de bien informer le public, et ils prirent grand soin de ménager l’accès le plus ouvert aux échanges d’idées afin que les connaissances puissent circuler librement. Ils ont ainsi non seulement institué le droit élémentaire de la liberté d’assemblée, mais aussi attaché une importance toute particulière, comme l’indique le 1er amendement, à la protection de la liberté de la presse. Leur monde était alors dominé par l’écrit. De même que le poisson du proverbe ignore qu’il vit dans l’eau, les États-Unis, pendant leur premier demi-siècle d’existence, n’ont connu que l’écrit : la Bible, le recueil de psaumes, la Déclaration d’indépendance, nos lois, les rapports du Congrès, les journaux, les livres et les brochures. Malgré leur crainte de voir le gouvernement censurer la presse – comme l’avait fait le roi George –, les fondateurs ne pouvaient imaginer que la parole publique de l’Amérique puisse exister un jour sous une autre forme que l’écrit. Et pourtant, aujourd’hui, il y a près de quarante-cinq ans que les Américains ne reçoivent plus leurs informations sous forme écrite. Le lectorat des journaux subit une véritable hémorragie. La lecture elle-même est en perte de vitesse, non seulement dans notre pays mais dans le monde entier. La République des Lettres a été envahie et occupée par l’Empire de la Télévision (…) À mesure que la prédominance de la télévision s’est accrue, des éléments extrêmement importants de la démocratie américaine sont devenus marginaux. Mais la perte la plus grave, et de loin, est celle du terrain même où elle s’exerçait. Le “forum des idées” si cher à nos pères fondateurs, et qu’ils plaçaient sous haute protection, était un lieu dans lequel les “vérités”, selon les mots de John Stuart Mill, pouvaient être découvertes et perfectionnées grâce à “la comparaison la plus complète et la plus libre des opinions contradictoires”. La sphère publique fondée sur l’écrit qui avait émergé des livres, brochures et essais de la période des Lumières a fini, en l’espace d’une génération, par nous sembler aussi obsolète que la voiture à cheval (…)

La politique de la peur

Les risques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont-ils plus élevés que ceux qui ont conduit Franklin Delano Roosevelt à prononcer sa célèbre formule nous rappelant que la seule chose dont nous devions avoir peur était la peur elle-même? L’amérique est-elle en plus grand péril que lorsque nous affrontions la montée du fascisme dans le monde entier, lorsque nos pères ont mené et gagné une guerre mondiale sur deux fronts à la fois ? Le monde est-il plus dangereux que lorsque nous étions confrontés à un ennemi idéologique disposant de milliers de missiles prêts à anéantir notre pays à tout moment ? Il y a cinquante ans, quand la course à l’armement nucléaire avec l’Union soviétique créait des tensions dans le monde entier et que le maccarthisme menaçait les libertés de notre pays, le président Dwight Eisenhower a dit, un peu tardivement : “Ceux qui agissent comme si la défense des libertés devait s’appuyer sur la répression, la suspicion et la peur pratiquent une doctrine étrangère à l’Amérique.” (…) Pourquoi à l’aube du vingt et unième siècle sommes-nous si vulnérables à la politique de la peur ? Il y a toujours eu des leaders désireux d’attiser l’anxiété populaire afin de se présenter comme protecteurs des effrayés. Les démagogues ont toujours promis la sécurité en contrepartie de la liberté. Pourquoi semblons-nous réagir différemment aujourd’hui ? Le seul élément nouveau et surprenant est l’importance et l’intensité d’une peur omniprésente dans le discours national de l’Amérique. En outre, il existe une confusion permanente, et qui nous ressemble peu, concernant l’origine de cette peur. Nous semblons avoir des difficultés inhabituelles à distinguer entre les menaces imaginaires et celles qui sont légitimes. On trouve un signe de l’état critique de notre discours politique dans le fait que presque trois quarts des Américains aient pu croire sans difficulté que Saddam Hussein était personnellement responsable des attaques du 11 septembre 2001 (…) C’est surtout par l’intermédiaire de la télévision que nous racontons désormais notre histoire. Cela fait déjà  quarante ans que la majorité des Américains ont adopté la télévision comme principale source d’information. Et cette domination est devenue si excessive que l’américain moyen passe les deux tiers de son temps libre (c’est-à-dire hors travail, sommeil et transports) à regarder la télévision. Virtuellement, toute communication politique d’importance se déroule désormais dans les limites d’un spot télévisé de trente secondes (…) Les résultats d’une étude portant sur l’attaque du 11 septembre ont montré que les gens qui avaient regardé la télévision de façon répétitive manifestaient des symptômes de traumatisme plus importants que les téléspectateurs moins assidus (…) Les effets physiques d’un traumatisme vu à la télévision – l’accélération du rythme cardiaque et de la pression artérielle – sont les mêmes que si l’événement était vécu en direct. En outre, il a été démontré que la télévision peut fabriquer de faux souvenirs d’une puissance équivalente à celle des vrais (…) À cause de l’effet quasi hypnotique de la télévision, il y a autant de différence entre l’économie politique soutenue par l’industrie télévisuelle et les idéaux passionnés du premier siècle de la démocratie américaine qu’entre ceux-ci et le féodalisme qui s’appuyait sur l’ignorance du peuple à l’âge de l’obscurantisme médiéval. L’exposition systématique à la peur et à d’autres stimulations perturbantes par l’intermédiaire de la télévision peut être exploitée par l’habileté de spécialistes en relations humaines, de publicitaires ou de politiciens. Barry Glassner, professeur de sociologie à l’université de Californie du Sud, montre que la conjonction de trois techniques peut contribuer à la propagande de la peur : user de répétition, faire passer pour normal ce qui est anormal, induire en erreur. Par l’usage de ces trois procédés, n’importe qui disposant d’une large diffusion médiatique peut déclencher angoisse et peur en dénaturant les discours et les raisonnements politiques (…) Voyez comment l’administration Bush a utilisé certaines des techniques identifiées par le professeur Glassner. En insistant sans arrêt sur les mêmes menaces, en induisant en erreur (confusion entre al-Qaïda et Saddam Hussein), et en utilisant une imagerie frappante (un champignon atomique au-dessus d’une ville américaine). Le 11 septembre a eu un impact énorme sur nous tous. Mais, après avoir réagi de manière tout à fait appropriée, le gouvernement a commencé à accroître et à déformer la peur du terrorisme afin de créer un prétexte politique pour attaquer l’Irak. Malgré l’absence de preuves, il était dit que l’Irak travaillait main dans la main avec al-Qaïda et était sur le point de disposer d’armes nucléaires (…) Quand le président des États-Unis a pris la parole devant la nation et nous a invités à “imaginer” une attaque terroriste à l’arme nucléaire, il faisait référence à des terroristes qui n’avaient en réalité aucun lien avec l’Irak. Mais comme notre pays avait été confronté à l’horreur du 11 septembre, quand le président a dit : “Imaginez avec moi cette nouvelle menace”, il fut facile de court-circuiter le processus de raisonnement qui aurait dû conduire les gens à demander : “Attendez, Monsieur le président, où sont vos preuves ?”

Aveugler les fidèles

L’une des contributions les plus importantes que l’Amérique ait faite au monde est la précision avec laquelle nos pères fondateurs ont séparé les relations entre gouvernement et religion. Le rôle de Dieu dans l’établissement des bases d’un gouvernement, pensaient-ils, était de doter chaque citoyen de “certains droits inaliénables”, et non de reconnaître à un leader en particulier le droit divin d’exercer le pouvoir sur les autres. Après avoir substitué le droit divin des citoyens au droit divin des rois, nos pères fondateurs renversèrent la monarchie et conçurent un gouvernement démocratique basé sur les règles de la raison. Ils prirent particulièrement soin de protéger les délibérations de la démocratie naissante contre le danger d’association entre peur et dogme en prévenant toute tentative du gouvernement de graver dans la loi la moindre trace de justification divine de l’exercice du pouvoir. Ils étaient tout aussi conscients de la fragilité et de la porosité de la barrière entre ferveur religieuse et visées politiques sur le pouvoir. “Une secte religieuse peut dégénérer en faction politique”, écrivait James Madison, mais la jeune nation américaine allait néanmoins être protégée contre l’alliance ingouvernable entre ferveur religieuse et pouvoir politique tant que la Constitution interdirait au gouvernement fédéral d’établir la prééminence d’une religion. Ce principe était si bien établi qu’en 1797 le Sénat américain approuva à l’unanimité un traité, signé par le président John Adams, qui contenait la déclaration suivante : “La Nation américaine n’est pas plus une nation chrétienne qu’une nation juive ou une nation musulmane.” (…) La séparation de l’Église et de l’État fut ainsi basée non seulement sur la clairvoyance de nos pères fondateurs en ce qui concerne la peur, la foi et la raison, mais également sur leur conscience de la nature du pouvoir. Ils avaient compris que ce dernier peut enivrer au point de prendre le pas sur la raison. C’est en fait cette défiance de la concentration des pouvoirs qui les a conduits non seulement à séparer la religion de l’exercice de l’autorité gouvernementale, mais aussi à diviser les pouvoirs du gouvernement en trois branches égales, enchâssées dans un réseau complexe de contrepoids destinés à empêcher l’accumulation du pouvoir dans chacune des trois (…) Mais ce complexe mécanisme d’horlogerie du gouvernement américain a toujours dépendu du “mécanicien fantôme” de sa locomotive. Ce fantôme qui anime la mécanique de la Constitution n’a rien de sacré : c’est nous, nous tous, la proverbiale “citoyenneté bien informée”. Peut-être sommes-nous dotés de droits individuels par notre Créateur, mais nous agissons pour protéger ces droits et gouverner notre nation avec les instruments de la raison (…) Le lendemain du 11 septembre, le président Bush déclarait : “Ce sera une lutte monumentale entre le bien et le mal, mais le bien l’emportera.” Deux jours plus tard, j’étais dans l’assistance à la National Cathedral quand Bush proclama que sa “responsabilité dans l’histoire” était de “débarrasser le monde des forces du mal” (…) La semaine suivante, s’adressant à une session conjointe du Congrès, Bush déclara que Dieu avait prédéterminé l’issue du conflit dans lequel nous étions engagés car “la liberté et la peur, la justice et la cruauté ont toujours été en guerre, et nous savons que Dieu n’est pas neutre entre les deux”. Comme d’autres l’ont fait remarquer,le point de vue politique de Bush dans le contexte d’un conflit spirituel fatidique entre le bien et le mal n’illustre pas vraiment la doctrine chrétienne. Il évoque en fait beaucoup plus l’ancienne hérésie chrétienne appelée manichéisme – rejetée par les chrétiens il y a plus de mille ans – qui cherchait à diviser toute réalité en deux catégories simples, le bien absolu et le mal absolu. La simplicité est toujours bien plus séduisante que la complexité, et la foi plus rassurante que le doute. Une profession de foi religieuse doublée d’explications simples du monde est encore plus prisée en un temps de grande peur. En outre, pendant les périodes de profonde incertitude et d’angoisse populaire, n’importe quel leader se réclamant d’une inspiration divine a plus de chances d’éviter les questions gênantes relevant le manque criant de logique de ses arguments (…)

La politique de l’argent

La Richesse des nations, d’Adam Smith, et la Déclaration d’indépendance américaine furent publiés la même année. Dans les deux ouvrages, il était entendu que les hommes étaient des individus dotés d’un jugement indépendant, capables de prendre des décisions sur la base d’une information librement disponible, le résultat collectif étant la répartition la plus sage de la richesse, pour le premier, et du pouvoir politique, pour le second. Le capitalisme et la démocratie participaient de la même logique : la libre concurrence et la démocratie représentative étaient censées fonctionner au mieux quand les individus prenaient des décisions rationnelles, que ce soit pour acheter et vendre des biens ou pour accepter et rejeter des propositions (…) Nos pères fondateurs se sont inquiétés des dangers d’une richesse trop concentrée. Même le grand conservateur qu’était Alexander Hamilton décrivit juste avant la convention constitutionnelle la “véritable disposition de la nature humaine” qui pouvait conduire au malheur de la nouvelle nation : “À mesure que les richesses s’accroîtront et s’accumuleront dans les mains de quelques-uns, que le luxe prévaudra dans la société, la vertu sera de plus en plus considérée comme un accessoire de la fortune, et la tendance sera d’abandonner le modèle républicain” (…) (Sous le gouvernement Bush) pour prendre un exemple parmi tant d’autres, le besoin ressenti d’abolir les taxes sur l’héritage du centième le plus riche des 1% de familles américaines à y être encore assujetties a été traité comme une priorité beaucoup plus forte que la nécessité de procurer un accès minimal aux soins de santé (Medicare, ndlr) pour des dizaines de millions de familles qui n’ont pour l’instant aucune couverture sociale. Quand l’accès au forum public est conditionné par la richesse, des distorsions similaires interviennent dans les campagnes électorales. Dans l’Amérique moderne, les candidats qui amassent le plus d’argent sont certains de dominer le semblant de discours politique utilisé par les électeurs pour déterminer leur choix. La communication entre les candidats aux postes de représentants de la nation et leurs électeurs est actuellement presque entièrement basée sur des spots télévisés achetés à grands frais par les candidats avec des dons provenant en grande partie de membres de l’élite, qui voudraient pour certains voir leur contribution financer des programmes politiques spécifiques. Il faut bien prendre l’argent où il est. Ceux qui en possèdent sont généralement enclins à en faire don aux candidats promettant un comportement post-électoral apte à satisfaire les commanditaires sur qui tout le système repose (…) En outre, au sein de l’ensemble du Congrès, Sénat et Chambre des représentants, le rôle accentué de l’argent dans le processus de réélection, couplé à la baisse très nette de l’importance de la délibération raisonnée et du débat, crée une atmosphère favorable à la corruption institutionnalisée. Le scandale mettant en cause le lobbyiste Jack Abramoff ne fut que la partie apparente d’un gigantesque iceberg qui menace l’intégrité de toute la branche législative du gouvernement (…) Thomas Jefferson mettait en garde contre la concentration du pouvoir exécutif, estimant qu’elle entraînerait à la corruption si les citoyens ne disposaient pas d’un entier droit de regard sur les nominations. Les postes du gouvernement fédéral pouvaient, en effet, être mis aux enchères aux intérêts commerciaux les plus affectés par les décisions de ceux qui étaient nommés. “Loin du regard du peuple, disait-il, ils [les fonctionnaires fédéraux] pourraient être achetés et vendus, comme au marché.” (…) Machiavel a mis ce phénomène en lumière il y a cinq siècles à Florence : “Un prince qui désire maintenir son pouvoir est souvent obligé de s’écarter du bien. Car quand la classe sur laquelle vous jugez nécessaire de vous appuyer, fût-elle le peuple, l’armée ou la noblesse, est corrompue, il vous faut vous adapter à ses humeurs et les satisfaire, auquel cas une conduite vertueuse ne fera que vous porter tort.” De même que la nomination de lobbyistes de l’industrie à des postes clés dans des agences gouvernementales qui contrôlent les résultats de leurs anciens employeurs dans une forme de corruption institutionnalisée, sans appliquer la loi ou les règlements de la nation, la décision scandaleuse de garantir sans appel d’offres des contrats d’une valeur de 10 milliards de dollars à Halliburton, l’ancienne compagnie du vice-président Cheney, qui lui versait 150000 dollars annuels jusqu’en 2005, a convaincu de nombreux observateurs que l’incompétence, liée au copinage et à la corruption, a joué un rôle de sape déterminant dans la politique américaine en Irak (…) Ces agissements parmi d’autres démontrent clairement que la Maison Blanche de Bush représente une nouvelle déviation de l’histoire de la présidence. Celui-ci semble par moments si disposé à satisfaire ses partisans et commanditaires qu’on dirait souvent qu’il n’est rien qu’il n’accepte de faire pour eux, même si c’est au dépens de l’intérêt public.”

Al Gore. La raison assiégée. 310 pages. Seuil 2008. 20 €