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Séance animée hier après-midi au Conseil de Paris. Pas autant qu'un conseil de quartier du Ve arrondissement (Libération du 11 novembre)... mais un peu plus qu'une séance ordinaire. De fait, les débats se sont enflammés au souvenir des années Tiberi, c'est-à-dire lorsque les élus se sont mis à évoquer l'" affaire ", selon l'expression utilisée par Alain Riou, le président du groupe Verts. Une " affaire " qu'il a résumée en quelques mots : " Aurélie Filippetti, élue verte du Ve, s'est retrouvée durant six heures en garde à vue (...), conséquence d'une plainte de madame Tiberi, épouse d'un ancien maire de Paris. "

Mardi dernier, à l'issue d'un conseil de quartier houleux sur la création d'un restaurant pour SDF dans le Ve, fief de la maison Tiberi, une altercation est survenue entre Xaviêre Tiberi et Aurélie Filippetti. Les deux femmes ont déposé plainte, l'une pour agression, l'autre pour injures. " Pourquoi cette garde à vue ne s'est-elle exercée qu'à l'encontre d'Aurélie Filippetti et non pas contre madame Tiberi ? " a interrogé Alain Riou, fustigeant l'attitude de la police et du parquet, qui ont " agi selon le principe de deux poids, deux mesures ".

" Zone d'exception ". Au premier rang, Jean Tiberi reste silencieux. Tout comme le groupe UMP. Les choses changent lorsque le président de groupe PS, Patrick Bloche, se met à fustiger le " systême Tiberi " : " Dans l'êre de la démocratie participative, le Ve apparaît comme une zone d'exception, tant on continue à y mener le débat citoyen selon les traditions d'un autre âge ! " La gauche reproche au couple Tiberi d'avoir mobilisé ses fidêles et obligés, logés dans " ses " HLM de l'arrondissement, pour " caricaturer " ce conseil de quartier touchant à la question de l'exclusion. Et pour faire " échouer " la création d'un restaurant pour démunis.

Gisêle Stievenard, l'adjointe chargée des affaires sociales, était venue présenter mardi ce projet dans le Ve. Elle raconte y avoir " trouvé une ambiance délétêre, de provocation et de haine. (...) Toute discussion s'est avérée impossible (...) Aurélie Filippetti a subi des insultes sexistes inadmissibles ! " Et Stievenard de rappeler que des arrondissements moins favorisés, tel le XVIIIe, acceptent un centre d'hébergement pour SDF.

" Manipulation ". Tiberi proteste. La droite crie. " La politique selon laquelle les équipements de solidarité, le logement social, ne se font que dans les quartiers populaires, ça, c'est fini depuis que vous n'êtes plus maire de Paris ", lance Bertrand Delanoë. " Je n'ai pas de leçons à recevoir de vous ! " réplique Jean Tiberi, depuis son banc. L'ancien maire se dit " stupéfait par toute cette désinformation ". Et reproche à son successeur de ne pas parler des " violences physiques " subies par sa femme. Hier, Aurélie Filippetti parlait d'une " manipulation ".

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